jeudi 18 novembre 2010

le Plasma de QUINTON


René Quinton, né le 15 décembre 1866 à Chaumes-en-Brie et mort le 9 juillet 1925 à Grasse, est un savant naturaliste, physiologiste et biologiste français. Autodidacte, il élabora une théorie sur l’origine et la nature marine des organismes vivants. Ses travaux eurent en son époque des répercussions considérables dans les domaines scientifique, thérapeutique et philosophique.

René Quinton est né le 15 décembre 1866 dans la ville de Chaumes-en-Brie (Seine-et-Marne), fils de Marie Amyot et de Paul Quinton, médecin et maire de Chaumes.

Il fait ses études au lycée Chaptal à Paris, où il passe brillamment ses baccalauréats de sciences et de lettres. Son père le voit polytechnicien ou docteur en médecine (lui-même est issu d’une lignée de médecins). Finalement, René Quinton préfère se consacrer à la littérature. Il écrit pendant de longues années romans et pièces de théâtre, avec Flaubert pour modèle. À 22 ans, il entreprend des voyages dans les pays méditerranéens et étudie au Muséum d’histoire naturelle la géologie, la paléontologie et la biologie.

En 1895, alors âge de 29 ans, René Quinton émet, en observant une vipère, une première théorie sur la température des organismes vivants, qui deviendra la loi de constance thermique. Sa démarche de recherche rigoureuse conduit de nombreux scientifiques à s’intéresser à ses hypothèses. Étienne-Jules Marey, président de l’Académie des sciences, se passionne pour ses travaux et lui ouvre les portes de son laboratoire au Collège de France et la voie de l’expérimentation. L’intérêt de ce savant célèbre et respecté lui apporte la considération et la crédibilité que sa jeunesse et son parcours d’autodidacte lui amputent ; Quinton lui dédie quelques années plus tard son ouvrage de référence, L’Eau de mer, milieu organique (1905).

Quinton poursuit ses études de biologie en reprenant le concept de milieu intérieur, élaboré quelques décennies auparavant par Claude Bernard et en le rebaptisant « milieu vital ». Il émet l’hypothèse que le liquide dans lequel baignent les cellules est identique au liquide marin originel. Cette théorie, sans doute la plus importante de son œuvre, se verra confirmée par une série d’expériences et aura en son époque un retentissement thérapeutique, philosophique et politique considérable, en France et à l’étranger. À une époque on l’on pensait que seule une petite quantité des corps atomiques connus composait la matière vivante, Quinton soutient que l’on y retrouve l’ensemble des éléments présents dans l’eau de mer, et fait figure de précurseur en accordant une importance majeure à ces éléments présents en quantité minime dans l’organisme, les oligo-éléments. Quinton élabore ensuite une troisième loi, dite de constance osmotique, qui traduit la tendance de la matière vivante à conserver la concentration saline des origines, et émet l’hypothèse d’une quatrième loi, dite de constance lumineuse, qui traduirait la capacité des organismes phosphorescents à produire de la lumière pour maintenir la haute activité cellulaire de certaines espèces.

En 1897, le traitement marin commence dans de nombreux hôpitaux parisiens. Le 26 mars 1907, Quinton ouvre à Paris le premier « dispensaire marin », rue de l'Arrivée. Son succès considérable (300 injections par jour) conduit à la création d’autres dispensaires, à Paris et bientôt dans de nombreuses villes de France et de l’étranger. La princesse Hélène, sœur du roi Edouard VII du Royaume-Uni, vient visiter et observer le travail effectué en dispensaire afin de diriger en personne celui qu’elle compte créer à Londres1.


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